Changement de carte scolaire : le Département répond présent

Depuis la rentrée 2024, Alexandra et Adil guident les 16 anciens élèves de l'école Volga dans le bus numéro 12 jusqu'au collège des Ormeaux, qui est désormais leur établissement de secteur. Objectif : orienter les enfants pour qu'ils puissent prendre leurs repères sur ce déplacement dans un quartier qu'ils ne connaissent pas.

Ancienne professeure de physique-chimie en région parisienne, Alexandra, 28 ans, s'est portée volontaire pour cette mission de service civique, dédiée à "la lutte contre le décrochage scolaire". Tous les matins, depuis le 2 septembre, Alexandra est au-rendez-vous à l'arrêt pour prendre le bus de 07h47.

Le Département finance les coûts de transport pour l'ensemble de ces élèves.

Une présence qui rassure les enfants et les parents. "Ce sont des jeunes qui ont grandi au Blosne et qui ont été bercés par l'histoire que leur quartier est dangereux. Le fait que je sois là les aide à se sentir sereins, surtout depuis qu'il fait nuit le matin et le soir", explique Alexandra. Dans le bus, Alexandra discute avec eux des cours, mais aussi de leurs activités scolaires et de leur vie en dehors du collège. "Pour la plupart, ils considèrent que c'est une chance de venir aux Ormeaux".

Un point de vue confirmé par Émeline Deschamps, mère de Vivien, qui fait partie des 16 élèves de Volga, désormais scolarisé au collège des Ormeaux. "Je sentais qu'il était un peu stressé avant la rentrée, même si on avait fait le trajet ensemble. La présence d'Alexandra et Adil le rassure énormément et je crois qu'il apprécie vraiment ce moment passé avec eux, au-delà du côté transports".

"Ce changement de carte scolaire est positif dans le sens où il pousse les élèves à sortir du quartier et intégrer un collège très mixte au niveau social", souligne la parente d'élève, "le point négatif est sans doute le temps de transport qui les oblige à se lever plus tôt".

La mission d'Alexandra et Adil ne s'arrête pas aux portes du collège. Des temps d'activité sont proposés le midi. Alexandra assure aussi un soutien en cours de mathématiques et de physique-chimie, ainsi que de l'aide aux devoirs. "Je pense que c'est l'accompagnement qui a le plus d'impact, je sens que cette aide est précieuse pour eux", précise la jeune femme.

Cette enseignante de formation est rattachée à la vie scolaire. "Cela induit une autre proximité avec les élèves, je sens que je peux les aider plus facilement, je reste une professeure, mais je constate vraiment l'effet positif de l'aide que je leur apporte, c'est très gratifiant et satisfaisant".

Mobilisés par la Ligue de l'Enseignement 35, ces deux jeunes volontaires en service civique ont pour rôle d'aider les élèves dans leurs apprentissages. "Les élèves se retrouvent dans un quartier différent avec des niveaux scolaires qui peuvent être différents, le but est d'éviter qu'ils ne se retrouvent en difficulté grâce à un accompagnement à la scolarité. C'est plus large que de l'aide aux devoirs, l'objectif est de donner du sens à leurs apprentissages pour favoriser leur réussite", précise Marion Garnier de la Ligue de l'enseignement 35.

"Lorsque je suis arrivé en poste il y a 5 ans, nous avions l'indice de position sociale* (IPS) le plus élevé des collèges rennais", souligne le principal Jean-Marie Collin. "Nous avons souhaité favoriser l'accès des élèves boursiers pour plus de mixité sociale, avant même le changement de carte scolaire". Une démarche d'ouverture déjà engagée donc et renforcée avec l'intégration d'une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants (UPE2A) qui a nécessité de personnaliser les parcours et l'accueil des élèves.

En septembre 2024, enseignants et personnels éducatifs et techniques du collège ont bénéficié d'une journée de formation avec le cabinet Optima, formation financée par le Département d'Ille-et-Vilaine. Objectif : donner des clés sur la communication avec les élèves et favoriser les échanges d'expériences sur les pratiques professionnelles.

Dans ce collège de taille moyenne qui accueille 540 élèves, le principal assure qu'il est facile de se repérer : une seule cour, une cantine "cosy" à taille humaine. "Nous essayons de cultiver la convivialité sur tous les aspects de l'établissement, ce qui contribue à ce que les nouveaux élèves se sentent rapidement bien", explique Jean-Marie Collin, principal du collège.

Self participatif, espace communs où les élèves sont en semi-autonomie et même potager collectif... pour le principal, le panel d'actions menées au sein du collège contribue au bien-être des élèves.

"La sérénité est la clé de voûte d'un établissement, on entretient des échanges chaleureux et productifs avec les familles. Certaines peuvent être plus éloignées du numérique ou rencontrer plus de difficultés avec les démarches administratives, ce qui nécessite un accompagnement plus important de nos équipes ", ajoute-t-il.

• L'indice de position sociale (IPS) :L’Indice de Position Sociale (IPS) d’un établissement scolaire est un indicateur calculé par la DEPP (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance). Ce dernier résume les conditions socio-économiques et culturelles des familles des élèves accueillis dans l'établissement. L'IPS permet ainsi de rendre compte des disparités sociales existantes entre établissements, mais aussi à l’intérieur de ces mêmes établissements (Source : education.gouv.fr >  en savoir plus )