Excursion virtuelle

 Sandra Sprenger , professeur à  l'Université de Hambourg  et  Caroline Leininger-Frézal,  enseignante-chercheure à l' Université de Paris  collaborent dans le cadre du projet Virt-Ex financé par le DAAD Le projet a deux objectifs :

1) Développer un cadre théorique pour l'excursion virtuelle

2) Expérimenter l’usage d’excursion virtuelle pour développer des compétences disciplinaires et numériques.

Les expérimentations sont menées dans le cadre du master didactique (parcours histoire géographie) de l’Université de Paris et dans le cadre de la formation des enseignants à l’Université de Hambourg.

Pour en savoir sur le  projet Virt-Ex .

Les problématiques contemporaines de l’urbain (étalement, pollution et fragmentation) ont amené les urbanistes à proposer des contre-modèles afin de viser une « durabilité » plus forte. La notion de « ville durable » s’est installée suite à la charte d’Aalborg, adoptée par les participants à la conférence européenne sur les villes durables qui s’est tenue dans la ville danoise d’Aalborg le 27 mai 1994. Cette charte s’est présentée comme une anti-charte d’Athènes, prônant une densité et une mixité des fonctions urbaines au service du développement durable.

Deux modèles urbanistiques en ont résulté, ceux-ci faisant toujours l’objet de débats :

- le modèle des villes "denses" propose un haut degré de compacité (densités élevées) en concentrant et en imbriquant les activités dans un même lieu, en réduisant le nombre de déplacements en voiture et la distance parcourue. La forte densité de la ville compacte permet de limiter la consommation du sol à travers des stratégies variées. Ce modèle est remis en cause par d’autres urbanistes arguant du fait que l a concentration de plusieurs millions d'habitants et de toutes les activités économiques dans une ville concentrée peut conduire à de graves problèmes de congestion et peut contrarier les objectifs écologiques de la sauvegarde de l'environnement et des économies d'énergie. Du fait de la pression exercée sur les rares zones libres, cette concentration risque, en effet, d'augmenter la congestion, de diminuer la qualité urbaine avec, par conséquent, des effets négatifs en termes de pollutions. V. Foucher (Foucher, « La densification : une comparaison internationale entre politiques contrastées », Les Annales de la Recherche Urbaine, n° 67 - 1995) indique notamment que la relation entre les formes urbaines, la mobilité et l'amélioration de l'environnement est assurément moins directe que ce que les urbanistes souhaiteraient, « la mixité dans l'espace urbain pouvant avoir autant d'effets positifs que la densification en matière de déplacements » (ibid : 106)

- le modèle des « smart-city ». Ce concept renvoi de manière générale à l’introduction de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans l’espace urbain, de manière à avoir une connaissance précise et en temps réel de flux divers –  électrique, mobilité, eau, gaz – et d’en améliorer la gestion. Les systèmes sociotechniques introduits divergent selon les expérimentations, mais le développement d’un « réseau électrique intelligent » semble prédominant dans la smart city. Dans certains cas, la smart community se distingue de la smart city par l’adjonction à ce réseau intelligent d’un volet électromobilité et de systèmes de cogénération, c'est-à-dire la production et la réutilisation simultanée d’électricité et de chaleur. Ce modèle est contesté du fait de la dépendance à l’informatique mais aussi à la surveillance accrue des populations en lien avec l’utilisation des TICE.

Venue de l’urbanisme, la conception d’une ville durable relève plutôt de projets d’aménagements. Pourtant, les géographes ont largement pris leur distance vis-à-vis de l’idée même de « ville durable » en montrant la faible durabilité du modèle urbain contemporain. Un colloque à ce sujet a donné lieu à publication en 2006 (Berque, Bonnin & Ghorra-Gobin (dir.),La ville insoutenable, 2006, Paris: Belin)