

Mines de Brais : le bon filon du Couesnon
À Vieux-Vy-sur-Couesnon, les anciennes mines de Brais font resurgir un passé ouvrier méconnu éteint en 1951. Retour vers le passé !


Ancienne carte postale du site.
Les Mines de Brais, vous connaissez ? Accrochées à flanc de côteau, englouties par la végétation, les anciennes mines de Brais situées à 35 kilomètres au Nord de Rennes sont les vestiges d'un passé ouvrier, qui a rythmé la vie de ce site jusque dans les années 50. Zinc, plomb argentifère, pyrite étaient extraits des sols chaque jour par des centaines d'ouvriers. Un joli sentier découverte grimpe à travers le site, aujourd'hui classé espace naturel départemental.
Les mines de Brais se déploient sur une vallée boisée aux coteaux pentus, à la confluence du Couesnon et de la Minette. Le temps a fait son œuvre. La forêt mange le béton, avale le métal. Mais les vestiges éparpillés ont encore de l’allure. Ici, pas de charbon. On y exploitait les filons souterrains de plomb argentifère, de zinc et de pyrite. Les premiers coups de pioche remontent à 1879, date de constitution de la société anonyme des mines argentifères de La Touche.
40 mètres sous terre...
Avant la construction de la cité ouvrière, l’entreprise puisait sa main d’œuvre chez les petits paysans du coin, formés sur le tas, qui conciliaient les travaux des champs avec le labeur du carreau.
Au plus fort de son activité, vers 1906, les mines de Brais employaient 340 personnes pour traiter 3 200 tonnes de minerais par an, au diapason du progrès technologique en matière d’énergie : machines à vapeur puis moteurs hydrauliques, centrale électrique à gaz…
Le puits d’extraction principal s’enfonçait à 40 m sous terre, connecté à des galeries, elles-mêmes reliées par des cheminées. Trois équipes s’y relayaient 24h/24 pour creuser, étayer et pousser les wagons. Les femmes travaillaient en majorité aux laveries. Le salaire horaire était fixe, abondé par une prime au rendement. Le site isolé, le climat social y était plutôt apaisé.
Une cité ouvrière
Il faut gravir les hauteurs pour embrasser le plateau de la mine où la cité ouvrière, s’organisait autour du puits central. Le village formait une microsociété hiérarchisée dont les habitations étaient le reflet. Protégée par un haut mur, en surplomb des laveries, la maison du directeur symbolisait son pouvoir. Coiffés de tuiles, les pavillons des cadres possédaient un jardin privatif.
Anciennes cartes postales avec 2 vues différentes des mines de Brais (aussi appelées mines de la Touche).
En rang d’oignon, les foyers mitoyens des ouvriers évoquent les corons du Nord.
Le logement, l’eau et l’électricité étaient gratuits. Pendant la Seconde guerre mondiale, désaffectée depuis 1930, la mine de Brais fut réquisitionnée pour accueillir des réfugiés espagnols fuyant la guerre civile.
Le royaume des chauves-souris
Le camp était gardé par l’armée car les autorités redoutaient la propagande communiste. Puis l’occupant prit leur place à partir de 1941, relançant l’extraction de la pyrite, nécessaire à la production d’acide sulfurique. Les difficultés d’extraction aggravées par la chute des cours des métaux eurent progressivement raison des mines de Brais. Lesquelles fermèrent définitivement en 1951 après l’irruption brutale d’une grande quantité d’eau et de boues à l’intérieur des galeries.
Les galeries des anciennes mines, interdites au public, font aujourd'hui le bonheur des chauves-souris d'une dizaine d'espèces différentes.
Noyées et invisibles, celles-ci sont aujourd’hui le royaume des chauves-souris de dix espèces différentes. Du plateau en haut jusqu’aux moulins en bas, les mines de Brais s’étagent en paliers. Émouvante, leur histoire se lit dans le paysage, percé de jolis panoramas sur la vallée.
Côté pratique
Envie d'aller découvrir ce site naturel départemental atypique ? Pour vous y rendre, rendez-vous à 200 m du moulin de Bray, le parking d’accès au site est situé sur la rive opposée du Couesnon, à 2 km de Vieux Vy-sur-Couesnon, en direction de Chauvigné.
La randonnée dure 1h30, le temps de parcourir le sentier d’interprétation d'1,5 km; balisé de neuf panneaux. Le chemin comprend une pente assez forte avec deux séries d’escaliers.