Les lisières urbaines
Des lieux, milieux et paysages par-delà les frontières
1. Objectifs de la recherche
- Produire des connaissances sur le rôle des lisières urbaines pour la biodiversité, le paysage et la qualité de vie urbaine
- Proposer une méthode d’intervention publique participative pour qualifier les lisières urbaines et leurs paysages aux échelles locale, du bassin de vie Arve Lac et de la métropole du Grand Genève.
- Développer des formations et démarches de sensibilisation pour qualifier les lisières urbaines en valorisant le patrimoine naturel et culturel de leurs habitats.
L'ensemble des résultats du projet Interreg Lisières se trouve sur son site web. Cette Storymap étant un aperçu des ressources cartographiques interactives produites lors de ce projet de recherche.
2. Qu'est ce qu'une lisière urbaine ?
Selon nous, la lisière urbaine (LU) est un lieu à part entière. Elle est composée de milieux sous l’influence des espaces urbanisés, agricoles et naturels qui s’y rencontrent. Les lisières urbaines sont en liaison sous forme de trames urbaines et de connexions biologiques à l’échelle du territoire et de l’agglomération.
Les lisières urbaines se déclinent à plusieurs échelles :
- Echelle métropolitaine : un réseau de lisières-méandre en arrière-plan urbain, en relation avec le paysage métropolitain.
- Echelle du territoire meso : une trame de lisières composée d’un maillage de lieux mettant en relation les espaces habités, de milieux (semi)-naturels et agricoles offrant des connexions et habitats pour la biodiversité.
- Echelle locale : des lieux composés de milieux perméables aux échanges entre les espaces bâtis et non bâtis.
Elles jouent plusieurs rôles (urbain, écologique, ambiantal, paysager).
Elles sont perçues, vécues et associées à des imaginaires partagés qui permettent une mise à distance de la métropole.
3. Cartes mobilisables pour l’analyse
Identification des lisières urbaines potentielles
Zoom sur Lisières urbaines potentielles : 4 types
Un nouvel outil d'analyse des dynamiques du paysage
Les modèles numériques de surface permettent de mesurer l’altitude du sommet des bâtiments, de la canopée des arbres ou du sol nu.
La comparaison entre 4 orthophotos (LIDAR) permet de distinguer :
- Une augmentation de hauteur (rouge) : constructions des bâtiments et croissance de la végétation
- Une diminution de hauteur (bleu) : abattage ou réduction de la végétation
4. Représenter les lisières urbaines
A l'échelle métropolitaine : lisière - méandre
A l'échelle méso : la lisière - trame
- Trame en « pas japonais » : séquence composée d’une ponctuation de lieux dissociés qui sont reliés par la présence d’éléments majeurs (cours d’eau, voie ferrée) jusqu’à l’interruption de la LU. La séquence est potentielle mais n’est pas avérée. Elle se dessine en creux.
- Point nodal de la trame : la LU nœud partiellement isolée (elle reprend suite à la rupture de la trame et marque une entrée). Elle a ainsi une position intermédiaire stratégique qui peut permettre de faire le lien entre les séquences, et ce d’autant plus qu’elle présente une véritable qualité urbaine (point de concentration, écotone urbain) et paysagère (belvédère).
- Séquence continue de LU : de nombreux lieux s’inventent à intervalle régulier via un cordon boisé d’épaisseur variable. Ces lieux résistent ou s’étendent par les jeux d’appropriation des lieux et de composition. La LU constitue une séquence persistante.
- Séquence dissoute : dissoute par les dynamiques anthropiques (urbanisation, mais aussi par des usages, modes de gestion intensifs). La connexion biologique est entravée par des obstacles infranchissables pour certaines espèces
A l'échelle locale : la lisière - lieu
5. Vers une stratégie de planification d’un réseau de lisières
Projets de préservation, valorisation, qualification voire création de lisières-lieu :
- Valorisation des lieux (compositions spatiales, qualification des liens et des seuils, …),
- Possibilités de pratiques sociales (affordances favorables à une variété d’usages et d’initiatives vernaculaires)
- Expériences sensibles en soulignant les qualités sensorielles notamment en lien avec la nature mais aussi les signes et prises symboliques et affectives.
Projet de qualification écologique
Identifier les LU à qualifier en priorité selon leur :
- naturalité
- biodiversité
- connectivité
Soit des LU contribuant à renforcer l’infrastructure écologique (ci-dessous)
Synthèse
Identifier le réseau, aux trois échelles métropolitaine, meso et locale
Identifier les relations entre espaces bâtis et non bâtis (types des lisières urbaines)
Analyser la dynamique des lisières urbaines: stables, instables (vulnérables) ou en expansion
Prioriser les actions de qualification sur les lisières urbaines à forts enjeux
Maintenir les qualités urbaines, paysagères, écologiques et ambiantales du réseau avec la participation des acteurs du territoire.