Remontons les routes de l'esclavage
au temps du commerce triangulaire (aux XVIIe et XVIIIe siècles)
Storymap réalisée dans le cadre du concours La Flamme de l'égalité, 2021
La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité."
La loi Taubira du 21 mai 2001 permet de qualifier la traite et l'esclavage de crime contre l'humanité.
Si l'esclavage existe depuis l'Antiquité, la traite atlantique et les systèmes esclavagistes des XVIIe et XVIIIe siècles constituent l'apogée d'un crime, dont les populations africaines sont les victimes.
Que ce soit en Europe, en Afrique ou en Amérique, l'esclavage a laissé des traces.
Partons de ces lieux de mémoires afin de retrouver l'histoire de la traite atlantique. Le troisième épisode de la série documentaire diffusée sur Arte, Les Routes de l'esclavage , a été le point de départ de l'enquête historique conduisant au récit cartographique que vous allez parcourir ci-après.
Lors du visionnage en classe, nous avons pris des notes de manière thématique et avons recherché les arguments montrant que le système de la traite atlantique est un crime contre l’humanité, et pourquoi les historiens estiment que la traite atlantique a créé les catégories raciales, qui ont conduit aux discriminations qui persistent encore aujourd'hui.
Pour plus d''informations sur la série documentaire Les Routes de l’esclavage, réalisée par J. Gélas, D. Cattier et F. Glissant, le magazine L'Histoire en propose une critique à lire en cliquant sur ce lien .
L'organisation de la traite en Europe
Au XVIIe siècle, partis d'Europe, des armateurs et marchands avides de richesses se lancent dans le commerce triangulaire. Soutenus par des souverains à qui ils promettent un enrichissement rapide de leur royaume, ils s'appuient sur de puissantes compagnies d'assurance et de commerce. Les ports européens tournés vers le commerce atlantique connaissent alors un développement et un enrichissement sans précédent.
Les ports européens impliqués dans le commerce triangulaire.
En Afrique, la capture et le commerce des esclaves
Partis d'Europe, les navires négriers rejoignent les côtes africaines afin d'y vendre divers produits et d'y acheter des esclaves. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les puissances européennes se lancent dans la conquête de comptoirs situés sur le littoral ouest-africain, consolidés par des forts, afin d'y organiser le commerce des esclaves.
Sur cette carte, retrouvez les forts construits par les Européens.
La traversée de l'Atlantique
Considérés comme une simple marchandise, dont le prix varie en fonction de l'offre et de la demande, les esclaves sont entassés dans les navires négriers, soumis à la terreur afin d'éviter toute révolte.
L'Aurore
L'Aurore était un navire destiné au commerce des esclaves au XVIIIe siècle qui appartenait à un armateur nantais mais aussi à d'autres négociants. Les conditions de voyage à bord du navire sont telles qu'elles illustrent que l'esclavage est un crime contre l'humanité.
Ce navire était un trois mâts de 300 tonneaux composé d'un équipage d'environ 45 personnes sous la direction du capitaine. Il y a trois niveaux sur le bateau : le pont extérieur, le faux pont ou entrepont et la cale. Un captif était en moyenne équivalent à 330 livres de marchandises. Lors de l’embarcation, 600 esclaves montent à bord mais 50 meurent lors de la traversée en mer. Le navire a commencé à naviguer en 1784.
Les conditions à bord du navire, sont très mauvaises. Les 600 captifs sont entassés tête bêche et couchés sur le côté, ils ont des plaquettes accrochées au cou avec des numéros inscrits dessus. Les hommes et les femmes sont séparés. Les hommes sont nus quant aux femmes, elles recevaient de quoi se confectionner un pagne. Ils restent dans ces conditions pendant toute la traversée du voyage.
Pour ce qui est de leur nourriture, ils mangent du riz qui est la base de leur alimentation, ils mangent également des fruits secs, des biscuits.
L'Henrietta Marie
L'Henrietta Marie était un bateau négrier qui transportait des Africains captifs aux Antilles, où ils étaient vendus comme esclaves. Le navire a fait naufrage à la pointe sud de la Floride alors qu'il rentrait chez lui en Angleterre, et est l'une des rares épaves de navires négriers qui a été identifiée.
Il mesurait 60 à 80 pieds (18 à 24 mètres) de long avec une capacité de chargement de 120 tonnes et transportait un équipage d'environ dix-huit hommes. Il a probablement été construit en France au 17ème siècle.
La Marie - Séraphique
Ce navire fut acheté par le marchand nantais Jacques Barthélémy Gruel enjanvier 1769. Construit pour la traite négrière, son équipage était composéd'un capitaine, connaissant les côtes de l'Afrique et d'un chirurgien, responsable de la santé des prisonniers. Outre les esclaves, le navire transporte aussi des cargaisons: tonneaux, canons...
Le bateau débute son voyage en partant de Nantes avec des ressources en direction de l’Afrique, où il récupère des esclave qui seront entassés dans les cales du navire (ils seront maltraités tout au long du voyage et vivront une vie dificile).
La Marie-Séraphique a effectué quatre fois le long voyage négrier, de 1769 à 1775, partant de Nantes, puis déportant d’Afrique aux Antilles 1 344 esclaves noirs, échangés ensuite à Saint-Domingue contre du sucre produit dans les plantations coloniales, qui sera finalement vendu à profit au retour du navire en France.
Aux Antilles et en Amérique, l'économie de plantations
Arrivés aux Antilles et en Amérique, les esclaves sont vendus. La plupart travailleront dans les plantations sucrières, soumis à des conditions de travail éprouvantes. Dans les anciennes colonies françaises aux Antilles, en Guyane, en Louisiane, les exploitations agricoles sont appelées des habitations, tenues autrefois par des colons de métropole ou leur représentant, et sur lesquelles travaillaient les esclaves. « Habitation » est donc le terme le plus approprié pour traduire le terme anglais « plantation » dans le contexte caribéen.
Paroles d'esclaves
Ottobah Cugoano
Ottobah Cugoano est plus connu sous le nom de John Stuart (1757 - 1791 ). Esclave d'origine africaine, il est connu pour avoir rédigé une autobiographie et d'autres œuvres anti-esclavagistes sur la condition des esclaves africains. Il fut une figure importante et précoce de la lutte anti-esclavagiste en Angleterre.
D'origine Fanti, kidnappé dans l'actuel Ghana, il devient esclave à l’âge de 13 ans. De 1770 à 1772, il travaille dans diverses plantations des Caraïbes.
"J’ai été enlevé dans mon pays natal très jeune, en compagnie de dix-huit ou vingt autres garçons et filles, alors que nous jouions dans la campagne. Nous habitions à quelques journées de la côte. Nous fûmes kidnappés puis, après avoir été leurrés et forcés de marcher, conduits à une factorerie et de là, selon les pratiques commerciales de l’époque, transportés à la Grenade."
Acheté par un marchand anglais, Alexander Campbell, il est emmené en Angleterre en 1772.
"Grâce à Dieu, j’ai pu fuir la Grenade et cet horrible et brutal esclavage. Un gentilhomme qui se rendait en Angleterre me prit comme serviteur et m’y emmena, de sorte que ma situation s’améliora. Arrivé dans ce pays et voyant des gens lire et écrire, je fus pris du désir d’apprendre et, avec l’aide que je pus trouver, m’efforçai d’apprendre la lecture et l’écriture, qui me procurèrent bientôt divertissement, plaisir et émerveillement ; lorsque mon maître vit que je commençais à écrire, il m’envoya étudier dans une vraie école."
En 1784 il est employé comme domestique d'un peintre célèbre et doit au couple sa liberté. Ottobah Cugoano publie à Londres la première œuvre rédigée par un Noir : Thoughts and Sentiments on the Evil and Wicked Traffic of the Slavery and Commerce of the Human Species (1787). L’année suivante, une version française de cet ouvrage est publiée. Il devient l'un des porte-parole des esclaves africains, ses écrits appellent à l'abolition de l'esclavage et à l'émancipation immédiate de tous les esclaves.
Une fois affranchi, Cugoano livre un combat intellectuel et militant contre l'esclavage en formant une société abolitionniste nommée The Sons of Africa, dont les membres écrivaient fréquemment aux journaux de l'époque, condamnant la pratique de l'esclavage. Ses travaux ont été envoyés au roi George III et à Edmund Burke, un homme politique de premier plan. En 1791, Cugoano publie une version plus courte de son livre, adressée aux « Sons of Africa ». Dans ce document, il exprime sa joie face à l’échec de l'établissement d'une colonie esclavagiste en Sierra Leone, qui devient par ailleurs une terre d'accueil d'anciens esclaves affranchis.
Mary Prince
Mary Prince est née aux Bermudes en 1788 en tant qu’esclave puisque ses parents l'étaient également. A 12 ans, elle est vendue sur un marché aux esclaves et séparée de sa famille. Elle a subi de nombreux sévices à chaque changement de propriétaire. En décembre 1826, Mary Prince appartenait à la famille Wood et a épousé Daniel James, un ancien esclave qui a acheté sa liberté et travaille comme menuisier et tonnelier. Pour cet acte elle est sévèrement battue par son maître. Elle décide donc de s’enfuir, pour retrouver sa liberté, en Angleterre, mais sans son mari. Mary Prince a été la première esclave à créer une pétition anti-esclavagiste au Parlement ainsi que la première femme noire à publier un livre autobiographique, premier témoignage d’une femme sur ses conditions de vie, intitulé The History of Mary Prince, publié en 1831. Le récit de Mary Prince a joué un grand rôle dans la prise de conscience par les Anglais de l’horreur de l’esclavage dans leurs colonies des Caraïbes. Mary Prince meurt finalement en Angleterre le 19 mars 1833. Cette bouleversante histoire nous rappelle que l'esclavage est un crime contre l'humanité. Mary Prince est une femme emblématique de l’histoire de l’esclavage.
La mûlatresse Solitude
La mulâtresse Solitude, de son vrai nom Rosalie, est née vers 1772 suite au viol de sa mère, femme esclave, par un marin dans un bateau en direction de la Guadeloupe. Le terme mulâtresse vient de ces origines métisses. Solitude est séparée de sa mère lorsqu'un colon remarque qu'elle a la peau et les yeux clairs ; il en fit une domestique de maison, une catégorie supérieure dans la hiérarchie des esclaves.
Elle connaît l'abolition de l'esclavage en 1794 et rejoint une communauté marronne (esclave qui a repris sa liberté en s'enfuyant) de Guadeloupe. Elle s'intègre à cette communauté, qui est située à Goyave et dirigée par le Moudongue Sanga.
Suite à la restauration de l'esclavage sous Napoléon 1er, Solitude, enceinte de quelques mois de son compagnon, rejoint le combat. Survivante de la bataille du 8 Mai 1802, elle est capturée et emprisonnée. Elle est exécutée par pendaison le lendemain de son accouchement, le 29 novembre 1802. Elle a trente ans.
Figure féminine des insurgés de 1802 en Guadeloupe, la Mulâtresse Solitude incarne les femmes et les mères des Caraïbes qui se sont battues en faveur de la défense des idées de liberté et d’égalité. La statue de la mulâtresse Solitude qui est maintenant exposée au carrefour de Lacroix, sur le boulevard des Héros aux Abymes, quartier de Baimbridge, à la Guadeloupe, illustre ce combat.
Des mémoires, un patrimoine commun
L'histoire du commerce triangulaire et du système esclavagiste qui y est lié ont laissé de nombreuses traces, aussi bien visibles dans les paysages que dans les cultures locales.
Un sanctuaire pour l'Humanité, le mémorial de Gorée
Cet espace de souvenirs et de mémoire verra le jour à Dakar au Sénégal. La construction devrait bientôt commencer.
L'idée de ce monument répond à la volonté de rendre hommage aux victimes de l’esclavage, la traite négrière. Ce lieu d’hommage, de méditation, de réflexion sera consacré aux droits humains. Mais ce sera aussi un lieu unique au monde qui abritera le Centre International des mémoires, tourné résolument vers l’avenir, dédié au « dialogue entre les peuples ».
Pourquoi a-t-il été crée ?
L'île de Gorée, située dans la baie de Dakar, en République du Sénégal fut l’un de ces ports d’où partaient pour un voyage sans retour, les bateaux transatlantiques transformés ainsi en « parcs à nègres ». La volonté d’édifier un espace du souvenir à Gorée répondait à un vœu ardent exprimé à différentes reprises par les intellectuels et les artistes noirs. Dès 1975, le président sénégalais Léopold Sédar Senghor avait émis l’idée « d’édifier un monument en hommage à l’Afrique » et aux Africains qui ont été esclaves pendant la période du commerce triangulaire. Cette volonté de construire un ensemble culturel, une passerelle entre le passé et l’avenir, répondait aussi à la nécessité d’impulser une dynamique touristique, économique et culturelle favorable au financement des programmes de sauvegarde et de développement de l’île de Gorée, nouvellement classée.
A quoi sert-il ?
Au-delà du devoir de mémoire, cause incontournable, et du devoir du Sénégal d’ériger un monument du souvenir, le projet du Mémorial de Gorée est une volonté politique, une affirmation citoyenne, ainsi qu'un partage universel en faveur de toutes les mémoires souffrantes du monde. Il sera inscrit dans la nouvelle carte culturelle du monde. Mais nous pourrons aussi nous y rendre pour étudier ou pour admirer sa magnifique architecture.
Le Gwoka
Le Gwoka (ou Gwo ka) est un genre musical né en Guadeloupe vers le 17ème siècle, principalement joué à l'aide de tambours, "ka". Le gwoka a été créé par les esclaves des plantations de sucre, qui se servaient de tonneaux de contenance équivalente (généralement un "gros-quart", dont la déformation serait à l'origine du nom de ce style) pour créer des mélodies et un moyen d'échapper à leurs conditions de travail. D'origine principalement africaine, cette musique est un mélange entre plusieurs cultures musicales provenant de différents coins de l'Afrique. Elle a été perpétuée par les esclaves qui ne voulaient pas oublier leurs traditions, et surtout leur patrie, en acquérant petit à petit un style et une musicalité propres.
Cette danse a été inscrite au patrimoine immatériel de l'UNESCO en 2014, en hommage à ses premiers pratiquants et à ceux qui ont perpétré cet art. L'interprétation typique du Gwoka repose pour beaucoup sur l'improvisation menée par les tambours, qui poussent les danseurs à s'y adapter pour faire vivre cette musique. Les chanteurs suivent la tradition du chant en question-réponse typique des chants africains, où la foule forme souvent des chœurs avec les chanteurs eux-mêmes et accompagne les tambours dans leurs phases rythmiques. Longtemps interdit par le Code Noir et méprisé pour cela, presque jusqu'à la fin des années 1970, cet art revient sur le devant de la scène grâce à ses adeptes, qui s'efforcent de faire grandir la reconnaissance de leur culture pour ne pas voir tomber dans l'oubli les traditions nées de l'esclavage. Cette musique est d'ailleurs très utilisée lors des rassemblements de protestation contre les décisions des gouvernants, étant donné le lourd symbole de rébellion caché derrière les petits tambours.
Le carnaval, exemple de la Jamaïque
Le Carnaval en Jamaïque est une explosion de couleurs, de musique, de danse et de nourriture qui se déroule chaque année le week-end suivant Pâques. Aujourd'hui, c'est un événement touristique, mais originairement il était fêté par les esclaves afro-américains à l’époque de Noël.
Les esclaves se voient accorder par leurs maîtres trois journées de réjouissance, à Noël, et une au Nouvel An.
Des « bandes » concurrentes d’esclaves s’organisent longtemps à l’avance ; elles dépensent leurs très maigres économies pour préparer avec le plus grand soin ces fêtes costumées, qui ont lieu sous forme de défilés dans la rue. Les costumes, méticuleusement préparés, sont dans les jours qui suivent détruits, parfois par le feu ; en outre des « bandes » rivales vont parfois jusqu’à s’affronter violemment. Enfin, certains défilés, donnent lieu à des concours dont la réputation anime encore la Parade, grand défilé devant les principales « Tavernes » (d’Européens) ou même devant le Centre des Affaires de Kingston. On ovationne sous le nom d’« Actor-boys » ces serviteurs parodiant une journée leurs maîtres, les atours et les pouvoirs de ceux-ci.
On peut avoir une idée assez précise de cet événement grâce aux dessins de Isaac Mendes Belisario, publiés sur le site de l'Histoire par l'image.
Les work songs
Un chant de travail est une chanson chantée le plus souvent a cappella par des esclaves qui partagent un dur travail. Ils avaient pour but de se donner du courage comme dans la culture du coton ou de la canne à sucre. Durant la journée, les chants de travail chassent l'ennui de la répétition des travaux. Les rythmes sont choisis pour aider les ouvriers à synchroniser leurs mouvements avec leur coéquipier (par exemple ramer, scier, marcher). Le principe des work songs était un système de « questions – réponses ». La plupart de ces chansons s’inspiraient des musiques traditionnelles de leurs pays d'origine, même si la plupart des esclaves sont afro-américains, nés de l'esclavage. Les chants de travail servaient de communication entre eux sans que le maître puisse comprendre.
Il y a par exemple la chanson de James Baker Black Betty . Cependant, il n’en n’est pas réellement le créateur. Ce chant a fait l'objet de nombreuses reprises en tout genre.
Mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes
Le Mémorial de l'abolition de l'esclavage est un mémorial français situé a Nantes, en Loire Atlantique. Consacré à la traire négrière dans le monde, à l’esclavage et à son abolition, ce lieu de visite situé dans ce qui fut l'un des principaux ports négriers de France a été inauguré le 25 mars 2012. Le mémorial a été aménagé sous une promenade végétalisée de 7 000 m2. La surface d'exposition se trouvant presque au niveau de la Loire, permet d'évoquer les entreponts des navires négriers.
L’histoire du Mémorial commence en 1985 à l'occasion du 150e anniversaire de l’abolition de l'esclavage. Une association prend l'initiative de poser sur le port de Nantes une statue de fer et de plâtre intitulée L’abolition de l’esclavage. Le 1er mai 1998, la statue est vandalisée. En juin de cette même année, le Conseil municipal nantais décide d’édifier une œuvre d’art de grande ampleur pour témoigner de l’histoire de Nantes avec la traite négrière. Un comité de pilotage est constitué en 2000, le projet définitif est présenté en 2005 et les travaux débutent en 2010. Le mémorial est conçu par l'artiste polonais Krzysztof Wodiczko et l'architecte americano-argentin Julian Bonder .
Le Mémorial ACTe en Guadeloupe
Le mémorial ACTe, Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, a été inauguré le 10 mai 2015, en Guadeloupe par le président François Hollande.
Précisément situé à Pointe-à-Pitre, il contient une exposition qui se tient sur 1700 m².
Il s'agit d'un espace conçu pour être le centre le plus important au monde consacré au souvenir de la traite négrière et de l’esclavage. Son objectif principal est de donner vie à un espace dédié à la mémoire, à l'information, à la connaissance et à la recherche pour tous.
Il a été fondé sur le site de l'ancienne plus grande usine sucrière de Darboussier, où l’on pratiquait encore le travail forcé au XIXe siècle. Le Président F. Hollande a d'ailleurs expliqué ce choix : il s'agit d'un lieu "où des générations de Guadeloupéens ont travaillé pour l'industrie sucrière".
Chaque détail a été pensé. Ainsi, les façades du mémorial en granit noir sont composées d’éclats de quartz dorés, dont la constellation représente les millions d’âmes victimes de la traite négrière et de l’esclavage, une tragédie longtemps effacée.